C'est un de passage qu'on appelerait: "Folie de l'Evangile". "Seigneur, combien de fois, dois-je pardonner à mon frère?... Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. Le Christ est terrible de logique.

Il dépasse de loin toutes les demies mesures auxquelles la Loi s'était arrêtée. Il ne se laisse arrêter par rien, il ne connaît qu'une loi: l'amour, le pardon et il en tire toutes les conséquences.

Alors, il arrive qu'il nous révolte par ses exigences. Si oui, ça serait un signe au moins que nous les avons entendues, car ce qui pourrait nous arriver de pire, c'est de les écouter d'une oreille si habituée, si distraite, qu'elles ne nous émeuvent même pas.

Ceux qui ne croient pas en Jésus, il reste de chance pour eux, ils peuvent encore se convertir. Mais ceux qui croient croire sont définitivement condamnés parce qu'ils n'imaginent même pas qu'ils devraient, qu'ils pourraient changer.

Entrons alors dans les moeurs de la famille des enfants de Dieu. Pardonnons à notre tour nos ennemis le peu de mal qu'ils nous ont fait, nous qui sommes grâciés, quels qu'aient été nos crimes. Ce qui nous manque pour entrer dans la folie de l'Evangile, c'est justement d'avoir vécu la Bonne Nouvelle. Tout ce qui nous semble exagéré, impossible, nous ne pouvons le comprendre que si nous avons d'abord vécu l'émerveillement du don et du pardon de Dieu. C'est à partir de cette expérience que le joug du Christ semble doux et son fardeau leger.

La seule preuve que nous sommes aimés, c'est que nous sachions aimer à notre tour, et la seule preuve que nous sommes pardonné, que le don et le pardon de Dieu sont en nous, vivants, authentiques, c'est que nous sachions pardonner comme Lui. (AC)